Bref, j'avais dit jamais, et pourtant, mâtin, je l'ai fait : j'ai vu "Bienvenue chez les ch'tis"...
Dernièrement j'ai chargé acheté quelques films. J'habite en effet à côté d'un magasin spécialisé, y'a plein de dvd assez récents (pas mal de zik et de jeux aussi), pas trop cher, beaucoup de choix, le vendeur est sympa, bref, faites pas chier, c'est un magasin et pis c'est tout !
Bon, j'en étais où moi déjà... Cessez de m'interrompre à tout bout de champ pour que je me justifie sinon on s'en sortira jamais, ok ? Comment ça "vous n'avez rien dit" ? Menteur avec ça, ben bravo, c'est du joli tiens ! Bref, reprenons :
J'ai donc acheté la trilogie de Jason Bourne et "bienvenue chez les ch'tis".
J'ai commencé par le premier opus de la trilogie, "La mémoire dan la peau" (pour les deux autres, j'ai un petit souci de son, faut que je retourne au magasin pour régler ça), ce film est ENORME !!! Réalisé par Doug Liman, à qui on doit entre autre "Jumper" (que j'avais d'ailleurs également acheté dans le même magasin) que j'avais franchement aimé aussi (contrairement à ce que m'a confié une fidèle lectrice dont je tairai le nom) ! Matt Damon, que je n'aprécie pas plus que ça habituellement, y est très bon et sa partenaire à l'écran, Franka Potente, y est très bonne (à tous les sens du terme par contre cette fois ; sans être canon, elle a une beauté naturelle bien agréable).
Bref (j'utilise un peu trop ce mot je crois, va falloir que je trouve un synonyme de peur que mes fidèles lecteurs m'en fassent la remarque un de ces quatre, sont tellement chiants pointilleux ceux-là parfois), après m'être plongé deux heures dans une action incessante et avoir vérifié qu'il n'y avait ni micro ni caméra dans l'appart, que personne ne me surveillait depuis la rue et que mon canapé n'était pas piégé (ben ouais, un tel film ça laisse des traces), il me fallait poursuivre cette soirée cinéma-glace (car comme dit le proverbe "quand tu regardes un bon film, un litre de glace tu t'enfiles") avec autre chose qu'un navet, autant rester dans le haut de gamme ! Vu le foin qui a été fait autours du film de Dany Boon, je me suis décidé à mettre mes préjugés de côté et j'ai glisé le dvd dans le lecteur...
Le film de tous les records : plus de 20 millions de baisés d'entrées au ciné (ça on le savait déjà) et 650 000 dvd vendus dès sa sortie en dvd (ça on ne le savait pas, c'était il y a 3 jours) !
Synopsis (ça veut dire scénario mais en plus compliqué, juste au cas où) : Philippe Abrams (interprêté par Kad Merad... dont on reparlera un peu plus loin) est directeur de la poste de Salon-de-Provence et suite à une connerie (qui, j'avoue, est assez drôle... mais en reparlera un peu plus loin ) se retrouve muté dans le Nord. Au bord de la déprime, la tête remplie de préjugés en tous genres (comme tous les sudistes en ont du nord, et là je ne fais pas forcément allusion au film... et on n'en reparlera pas plus loin), il va découvrir la "face cachée" des ch'tis mais n'en parlera pas à sa femme dépressive (jouée par Zoé Félix, Dieu, que cette feme est belle) qui pense qu'il vit l'horreur au quotidien auprès de ses collègues, notamment Antoine Bailleul (Dany Boon... dont on reparlera un peu plus loin).
(parenthèse totalement hors sujet : je suis en train de redécouvrir l'album des Raspigaous, il est extra !!! Si quelqu'un a des infos sur leurs prochains concerts, je suis prenneur ! Bon ben ça, c'est fait. Spéciale dédicace à mes nouveaux fidèles lecteurs et trices : bienvenue !)
Il faut reconnaître que le film part bien : le générique est effectivement bien fait...
c'est après que ça se gâte ! J'ai pris un certain plaisir à regarder ce film, mais un plaisir de deux ou trois minutes sur 1h46 de film, on est loin de l'orgasme ! Un certain nabot vitryolé et lâche-rien m'avait conseillé de mater ce film, que quoi que j'en pensais, je me fendrais bien la gueule... désolé XXH mais sur ce coup là, y'a eu comme un plantage ! Je me suis fait chier pendant 1h43 ou 1h44 !!!
Donc, les quelques scènes drôles : quand Abrams se fait coincer par un inspecteur qui doit vérifier si effectivement il est bel et bien handicapé pour avoir droit à sa mutation dans je ne sais plus trop quelle ville du sud, ce qu'il n'est pas, d'où la punition : sa mutation dans le Nord ; et quand, toujours Abrams, se fait arrêter sur l'autoroute pour excès de lenteur, bien trouvé. A part ça ? Ben... rien ! C'est une succession de clichés même pas drôles. J'aimerais pouvoir développer, mais j'ai pas les mots là !!! Ah si, "affligeant", c'est pas mal comme qualificatif...
Je trouve quelques ressemblances avec les films de Claude Zidi des années 70/80, genre la série des bidasses (avec les ineffables Charlots), quelques De Funes (et pas forcément les meilleurs) ou encore les sous-doués : de l'humour gras...
De plus, j'ai été surpris (voire indigné) de l'appropriation de MON patois par le réalisateur ! Je suis Ardennais d'origine, pas ch'ti (ne mélangeons pas je vous prie les torchons et les draps de soie), le ch'ti ne s'étend pas au-dessus d'une ligne Rouen-Vesoul, c'est le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie et c'est marre ! Moi je suis champenois, bordel de merde, alors entendre ces "albrans" dire "en ch'ti, tel mot, ça veut dire tel autre", je trouve ça un peu restrictif. Faire l'apologie de ce language dans TOUT le nord, c'est prendre les spectateurs pour des "culots eud'la drache" !
Vous savez ce qui sauve ce film ? Rien ! Ah si, la présence de Kaddour (dit Kad) Merad... Ce mec a un talent fou ! Que ce soit comique avec son compère "O" (dit Olivier Baroux), entre autre, ou tragique. Je trouve son parcours cinématographique atypique, il a toujours su choisir les bons scénars... mais là il s'est un peu gourré à mon avis ! Il me fait un peu penser à Daroussin, une autre "gueule" que j'aime bien.
Quant au réalisateur... ai-je vraiment besoin d'en rajouter ? J'ai déjà dit maintes fois de ce que je pensais de l'inexistence de talent de Daniel Hamidou, dit Dany Boon...
En tant qu'humoriste, j'avoue avoir accroché... au début ! Son premier one-man-show, avec le sketch du dépressif (vous savez "je vais bien tout va bien, je suis gai tout me plait"), du docteur Butag ou du culturiste m'avait franchement fait marrer... en 93 ! Mais trop de ch'ti tue le ch'ti... dans ses derniers spectacles, on était plus proche de l'office du tourisme de Dunkerke que d'un comique ! Il ne suffit pas de prendre un accent ridicule pour faire rire son public, il faut aussi avoir des choses drôles à raconter (enfin, ce n'est que mon avis hein, suis pas un pro non plus).
En tant qu'acteur, je ne serais pas plus tendre, donc : no comment !
En tant que zikos, là, par contre, il touche le cadet !
Dans un de ses sketchs il a d'ailleurs massacré interprêté "piensa en mi" :
J'aimerais faire un parrallèle (assez osé, c'est vrai) avec un autre comique : Albert Dupontel ! Comme je l'ai dit il y a quelques temps à ma coloc préférée (car unique), j'ai une admiration sans borne pour ce mec !!!
Voilà un type qui commence par faire des courts metrage pour la tv ("sales histoires"), avec un humour (et un format) qui n'est pas sans rappeler un certain Desproges avec "la minute de monsieur Cyclopède" (que je vais d'ailleurs mater cette après midi pour la je-sais-pas-combientième fois !)
Il enchaîne avec deux one-man-show (finement intitulés "sale spectacle" et "sale spectacle 2") dont je suis fan de la première heure ! Spectacles qui le propulsent parmi les meilleurs humoristes du pays. Mais Dupontel arrête tout au sommet de la gloire... Pourquoi ? "Parce que je fais de la scène pour bouffer, c'est tout" répond l'intéressé, ses pensées sont déjà ailleurs : tournées vers le cinéma !
Au bout de deux spectacles seulement, il prend sa retraite et ne remontera plus jamais sur les planches ! Et là je dis "respect Môssieur Dupontel", il faut (excusez moi mais je n'ai pas d'autres expression en tête) une sacrée paire de couilles pour tourner le dos ainsi à la gloire et tout recommencer à zéro !
Grâce aux tunes que lui ont apportées ses spectacles, il produit tant bien que mal son premier film : Bernie ! Là encore, le succès est au rendez-vous et il enchaîne les films (en tant que réalisateur et surtout acteur). Son rôle dans "Président" (de Lionel Delplanque) n'a fait que confirmer tout le bien que la profession pensait déjà de lui !
Voilà monsieur Hamidou ce qu'est le talent, ne pas céder à la facilité (voire à la crédulité de son public), ne pas se reposer sur ses acquis, aller de l'avant, oser des choses sans les calculer...
Et comme malgré sa carrière fantastique , c'est sa période comique que je préfère je vous mets... pas un sketch ! Ben non, je n'ai pas réussi à choisir lequel était mon préféré ! Alors je vais plutôt vous mettre quelques extrait de ce film aux répliques cultes, Bernie (désolé pour la bande son...) :
"Le but n'est pas de faire DU cinéma, mais SON cinéma..." A. Dupontel.
Et ça, c'est juste pour le plaisir :