Salut les p'tits clous (ouais, c'est pas de moi et alors) ! Alléluia, j'ai retrouvé l'inspiration grâce à la journée que je viens de vivre ; faut qu'j'vous raconte...
Avant tout, il faut savoir qu'hier, la patronne du canard m'a appelé pour faire un micro-trottoir ayant pour thème la fermeture d'un magasin dans une zone commerciale. Et là, vous vous dites « mais qu'est-ce donc qu'un micro-trottoir ?» Question pertinente s'il en est et je n'en attendais pas moins de votre part, fidèles lecteurs d'amour. Et bien comme son nom ne l'indique pas du tout (parce que poser un micro sur un trottoir, on a connu plus intéressant), le but du jeu est de poser diverses questions sur un sujet précis à cinq personnes, de leur faire développer leur avis et enfin de les prendre en photo et c'est marre ! A première vue, rien de bien compliqué, et pourtant...
Un micro-trottoir prend un certain temps à faire. Faire parler les gens, ça, je sais faire, mais dès que je sors l'appareil (photo, bande de graveleux personnages) c'est la débandade (voir parenthèse précédente) ! « Naaaaaaaaaaaaaaan, j'veux pas être dans le journaaaaaaal » ; si on aborde le racisme, la politique locale, l'insécurité ou des trucs dans le genre, je peux le comprendre, mais la fermeture d'un magasin de papier peint, là, j'ai du mal à saisir... à moins que ces personnes se la jouent star. Or, s'il y a bien une star sur Vitryol, c'est MOI ! Bref, en moyenne, il faut interviewer une dizaine de personnes pour pouvoir en garder cinq au final (entre ceux qui refusent la photo et les "heu... j'sais pô moi..." reste pas grand monde) !
Bref, je ne suis pas là pour vous raconter ma vie, mais pour... ben... en fait si !
Conscient de la tâche ardue qui m'attendait ce jour, j'ai donc réglé le réveil pour 7h, ce qui me laisse le temps de prendre mon café/clope/café/clope/clope/café/clope/clope/clope du matin et, éventuellement, de prendre une douche avant d'arpenter les rues vitryolées. Donc, obéissant comme il se doit, ce matin à 7h le réveil a du sonner. Perso, il ne m'a pas dérangé le moins du monde ! 10 heures, j'émerge enfin. Je me lève et effectue mes exercices du matin. Et un et deux. Et un et deux. Et ce au moins une dizaine de fois avant de changer de paupière.
10h30, prêt à partir, je file dans la why-cave et monte dans la why-mobile. 10h31, je sors Neu-neuf de sa torpeur (avec du mal) et du garage par la même occasion. 10h32, je retourne au salon et me munis d'une écharpe, d'un bonnet et d'une paire de gants. Sans dec, il fait... je sais pas combien en degré, mais en tous cas il fait froid ("zizi de plage", vous voyez ?) ! A cet instant, j'ai eu une pensée pour Quinquin ; lui qui ne porte même pas de baskets (il chausse du 8 en coussinet), il doit se les peler sévère !
Arrivé à Vitryol, avant d'attaquer, il me faut remplir une formalité mensuelle : comme à chaque fin de mois, je vide mon compte. Les différents prélèvements n'allant pas tarder à tomber, ils seront rejetés et une fois fait, je remets les tunes, au moins j'aurais un peu de liquide pour finir le mois !
Plus ça vient, plus je réussis à fréquenter différents établissements public sans pour autant me sentir mal... il n'y a guère qu'à la banque où ce n'est pas le top. Je m'installe dans une file d'attente et, comme d'hab', la loi de Murphy joue contre moi, la salope ! C'est quand même bizarre, à chaque fois que je vais à la banque, il faut que je tombe sur LE cas social, LE mec à qui tout arrive et qui ne bite jamais rien à rien. Là, le mec en question voulait un rdv avec sa conseillère, la nénette à la caisse lui explique que ce n'est pas possible, mais ce monsieur demande quand même à voir un responsable « TOUT DE SUITE ». A cet instant, je me suis pris à fouiller dans mon nez pour en sortir suffisament de matière pour fabriquer une poupée vaudou et planter une demi-douzaine de cure-dents dans sa tête de con ! Bref, au bout d'un interminable moment, j'ai pu enfin retirer quelques tunes.
C'est en sortant de la banque que ça a merdé...
Impossible de bosser par un froid pareil, obligé de me réfugier dans le troquet le plus proche. « Tiens, un coton-tige géant » me lance le barman, « gros con » lui ai-je répondu après avoir ôté mon bonnet, « un grand crème steuplait », "ça marche Bad boy" (il m'a explique après que B.A.D. c'était pour Branleur Alcolique Drogué, quand j'vous dis qu'c'est un gros con). Je m'installe au zinc et commence à engager la conversation avec le gros con en question ainsi qu'avec un client qui sirotait son café pas loin de moi. De fil en aiguille, j'arrive à convaincre le quidam qui consent à participer au micro-trot et à se laisser prendre en photo. Du coup, pour le remercier, je lui ai payé une mousse avant de sortir pour la photo (c'est mieux de faire ça dehors, l'intérieur d'un troquet, c'est pas super photogénique).
Une fois la photo prise, on m'interpelle : « *@**ouze, qu'est-ce tu fous là ? » j'explique à cette vieille connaissance ce que je suis en train de faire et lui propose de lui exposer ça plus en détail devant une mousse. De fil en aiguille, ben... il m'envoie chier ! Mais au moins il aura remis la sienne avant de partir ! Je l'accompagne et on croise un de ses potes qui, lui, se laissera convaincre de « poser pour moi » (ça fait classe comme expression, mais en vérité, j'suis une brèle avec un appareil photo) !
A peine fini, je suis retourné au troquet, rechercher mes affaires. Tiens, un nouveau au bar ! J'essaye de le convaincre de participer à l'enquête mais essuie un refus. Mais comme j'ai déjà vu ce mec jouer aux fléchettes, je lui propose un deal : « on fait une partie, si tu gagnes, je paye la tournée, si tu perds, on fait le micro-trot, ok ? » Et hop, et de trois ! Par contre, on s'est quand même payé la tournée chacun à notre tour, on n'est pas des bêtes non plus, merde !
Trois personnes en moins d'une heure, l'affaire me paraissait bien engagée, du coup je me suis repris une petite bière histoire de fêter ça ! C'est là que Sandra, une vieille copine est arrivée. Je lui ai également proposé de participer, ça va sans dire. Par contre, même avec une bière, elle a refusé la photo... pas grave, je l'ai bue pour elle !
Mais à un moment, toutes les personnes présentes dans le pub savaient à quoi s'attendre et refusaient que je les interview (toujours cette sempiternelle peur de l'appareil photo), du coup je suis allé dehors pour continuer mon papier. Mais franchement, il faisait quand même super froid aujourd'hui, j'ai donc trouvé refuge quelques mètres plus loin, dans un autre troquet... Et je dois rendre à Champix ce qui lui appartient (pour une fois qu'il n'a pas tort) : ce n'est pas toujours monsieur X (anonymat oblige) qui règle les consos !
Monsieur X :
Et oui, nous buvions le café,
il faut savoir être raisonnable que diab' !
C'est en sortant de ce second troquet que j'ai enfin fait ma première interview en « plein air » ! Mais bon, le plein air ça va bien deux minutes, mais après il fait froid... et soif ! Je suis donc logiquement retourné au pub...
Et là, ô surprise, mon regard croise celui d'une cliente pour le moins charmante, et qui soutient le mien en plus, la coquine ! Je sors donc le grand jeu et parviens à m'installer à sa table en compagnie de ses deux amies. Contre un chocolat chaud, elle accepte de répondre à mes questions (moi j'ai pris une bière, pour éviter les mélanges). Ceci étant fait, je peux à nouveau m'installer au comptoir pour taper la discute avec le gros con barman, mais je perçois tout de même quelques mots de la conversation du trio que je viens de quitter « tu te rends compte, maman, on peut pas aller prendre un café sans qu'un gros relou vienne te brancher ». La salooooooooooooooope, Franck, remets moi une mousse steuplait !!!