Désolé pour cette (relativement) longue absence, mais suite à de sévères soucis de connexion chez moi, je suis obligé de venir au kinderarium pour mettre mes sublimes papiers en ligne (terrible comme obligation, non ?) et je ne peux pas passer mes journées au troquet quand même… Si ? Ah bon !
(D’ailleurs j’ai de plus en plus de mal à me connecter au KKT (Kitchi Kitchi Troquet) ! J’aurais besoin d’un bon coup de ménage dans l’ordi, à bon entendeur FLB…)
Et comme j’ai été longtemps sans publier quoi que ce soit, je me rattrape sur la longueur !
J’aimerais vous parler d’une invention assez récente (sous la forme qu’on lui connait aujourd’hui, sinon ça date un peu en fait, de 1979 pour être exact) : le téléphone portable…
Et avant d’entrer dans le vif du sujet, puisqu’il est question de communication, laissez-moi vous faire part de la pensée du jour que m’a confié cette nuit Cawette (pas notre CAWETTE blogosphérique nationale à nous, mais UN collègue Vallourien à moi) :
« Tu vois, cet après midi, je matais la cinq à la tv. Ben figure toi que des satellites sont envoyés vers Mars ou Pluton, ils prennent des photos et les mecs sur Terre les reçoivent quasiment simultanément sur leurs écrans ! » « Ouais, et alors… ? » « Ben quand tu penses que moi, à Norrois, j’ai même pas le haut débit ! C’est pas du foutage de gueule ça ? »
Sérieux, ça m’a fait rire aux larmes !!!
Bref, comment on faisait avant le portable ? « Ben… on ne téléphonait pas ! » me direz-vous non sans raison. C’est pas faux ! Mais maintenant qu’on peut, pourquoi s’en priver ?!
Souvenez-vous de ces temps obscurs où, bravant le froid, la pluie et les tigres à dents de sabre (quoique ces derniers soient assez rares en Champagne quand même…contrairement au froid et à la pluie) vous quittiez votre masure à pans champenois et toit de chaume, pour courir la campagne afin d’aller quérir votre maigre pitance dans ce qu’on nommait à l’époque, « le petit (voire le vieux) Leclerc » (je vous parle d’un temps que les moins de… ben… j’sais plus trop en fait, mais si vous avez des précisions, je suis preneur ! En tout cas je vous parle d’un temps que les nouveaux et les non-vitryolés ne peuvent, eux, pas connaître), votre petite liste de courses, griffonnée sur le revers d’une enveloppe, à la main…
Et là, c’est le drame ! Planté devant le rayon « premier âge », vous êtes confronté à ce qu’il convient d’appeler LE choix… qui au départ ne devait même pas en être un puisque votre chère et tendre vous l’a bien dit, juste afin de partir (donc sans prendre le soin de le noter sur la fameuse liste) de prendre du lait maternisé, la boite bleue, avec un pack de couches, le vert... A moins que ce soit l’inverse ? Ou peut-être cette boite rouge et ce pack jaune ? Et c’est quelle marque déjà ? Vous arpentez tout le rayon et, « Le hasard faisant bien les choses » dit-on, les packagings arborant les plus jolies couleurs feront l’affaire (faut bien faire un choix…)
De retour dans la douce quiétude du foyer familial :
- Chériiiiie ? Je suis rentré !
- Déjà mon canard ? Tu as fait vite, tu es vraiment le meilleur !
- Mais non, mais non, c’est juste une question d’organisation mamour
- Ne te dévalorise pas mon roudoudou. Tu as tout trouvé ?
- Je crois oui, mais il n’y avait pas ce que tu voulais pour le bébé, du coup j’ai pris ça à la place, c’est bon ?
- Putain, j’le crois pas, t’es vraiment trop con ! J’aurais du écouter ma mère, d’ailleurs je retourne vivre chez elle, connard !
- Mais, bibiche…
- TA GUEULE !!! Et ton lait maternisé tu peux soit te le coller au cul soit le mélanger avec du lait et des œufs et te faire des crêpes, c’est de la farine ducon !!!
- Et merde…
Ben ouais, le drame quoi… tandis qu’aujourd’hui, avec un petit coup de fil, il aurait pu être évité ! D’ailleurs, vous remarquerez la proportion d’homme avec le téléphone collé à l’oreille dans les rayons premier âge, vous verrez que je ne dis pas que des conneries !
Autre exemple, on va prendre le même mec, tant qu’à faire, autant que ce soit toujours le même qui dérouille, on va essayer d’épargner les autres !
Cet homme, ce nouveau célibataire donc, décide d’aller se changer les idées dans la discothèque la plus proche, « le Macumba » (à l’époque, toutes les boites s’appelaient « le Macumba » ou alors des trucs avec « night » ou « 2000 » dedans, le top étant le Macumba night 2000 » évidemment). Il grimpe dans sa voiture, une BX sport (à l’époque, toujours, c’était la classe… m’enfin… un peu), arrive sur les lieux et se dirige vers la piste de danse (le « dance-floor » n’existait pas encore) se déhancher sur les rythmes endiablés de Claude François (R.I.P.), Bonney M ou Patrick Hernandez…
Sur la piste, il croise une jeune beauté, Ginette… La conversation engagée, bien engagée même, il lui demande son numéro de portable ! Ben forcément, elle ne peut pas le lui donner… et lui demander son adresse postale, c’est nul ! Une belle histoire mort-née…
Du fait, il part noyer son chagrin au bar à grands coups de « Macumba spécial » (plus couramment appelé « cercueil ») et fini complètement bourré… ce qui ne l’empêche pas de reprendre le volant de sa voiture ! Logiquement, il finit par ce mettre au tas après avoir percuté un platane (sans dec, c’est vraiment un looser ce mec) et là, dans un fossé au bord d’une route où le passage est anecdotique (parce qu’en plus il voulu prendre un raccourci ce con) perdu en pleine campagne, les jambes et les bras brisés, que faire ?
Pas de briquet pour allumer un feu et faire des signaux de fumée, pas de pigeons voyageurs sous la main ni de boite aux lettres, comment prévenir les secours (en plus, si ça se trouve, 10 ans plus tard, il aurait eu du réseau…sauf chez Orange) ? Quelques mois plus tard, on a retrouvé son corps décomposé à moitié dévoré par les hérissons sauvages (nan, parce que ça à l’air de rien, mais les « niglos » par chez nous, y sont super dangereux et n’hésitent pas à s’attaquer aux humains blessés ou diminués physiquement)…
Et ben tout ça, ne serait jamais arrivé si le portable avait été inventé, dingue non ?
Mais attention, il y a également le revers de la médaille… Car il n’y a qu’un pas à franchir pour passer du côté obscur !
Nous sommes d’accord, l’objet est pratique, que ce soit pour prendre des photos, des vidéos, surfer sur le net ou encore téléphoner (si, si, c’est rare, mais ça peut arriver), mais il peut également vite devenir un boulet, notamment grâce au « short message service » (« sms » pour les profanes).
Genre : il fait beau (ce qui en soit est déjà remarquable dans le coin), les oiseaux chantent, les niglos se terrent dans leurs nids, tout va bien quoi ! Et là, la cassecouillite aigüe démarre via sms, plusieurs exemples sont courants :
- Orange vous informe que votre prélèvement a été rejeté, veuillez faire le nécessaire sinon ça va chier pour votre ligne (ou un truc dans le genre, je sais pas trop, moi ça ne m’est jamais arrivé… heum heum…)
- Salut, moi c’est Samantha. Je suis seule et j’ai envie de toi, rejoins moi sur le 0800 etc. (alors que j’ai beau appeler, j’arrive jamais à l’avoir celle là)
- Votre nouveau solde au 10/03 est de : - 2500€, merci de votre confiance. Signé le C.A.N.E. (nanti n’a qu’un œil…)
- Salut, c’est tata Raymonde ! Dis, tu peux nous crécher ce week-end, on est de passage dans le coin ? (tata Raymonde vient bien sûr accompagnée de tonton Richard, le pro du vidage de bar, et de leur marmaille tout juste bonne à abandonner dans la forêt, « ah merde, c’est trop con, je ne suis pas là ce week-end, une autre fois peut-être… » ça, c’est fait !)
- Mon cœur, c’était trop fort cette nuit, inoubliable ! J’ai vraiment adoré quand tu m’as… (hé ho, ça va, j’ai ma vie privé tout de même, alors vous pouvez toujours vous gratter pour avoir la suite ! Mais bon, ça c’est le sms qui fait du bien). Vivement notre prochaine nuit. Robert. (putain, un plantage de numéro, meeeeerdeeeeeu… en même temps, je m’en serais souvenu si j’avais… bref !)
- Des fois, il y en a même qui en envoient deux de suite, ça donne : « salut ma couille, tu payes l’apéro, grand corps pourri ? » pour le premier et le second c’est « ps : on est devant ta porte, gros moisi ! » ben… du coup… j’ouvre ! Et je tombe sur… je tairai son nom, appelons le pastis-man !
- Ta ligne est coupée, on t’avait prévenue sale con ! (ah ça, c’est encore Orange)
Et la liste est bien sûr non exhaustive, les casse-couilles du sms foisonnent…
Mais de vive voix, c’est pas mieux ! Reprenons par exemple le mec de tout à l’heure (ben ouais, j’l’aime bien lui). Il a quelques années de plus, glandouille (ou presque..) tranquillement chez lui tandis que sa nouvelle compagne, Ginette, rencontrée quelques années plus tôt, est en week-end chez sa sœur :
- salut mon ange, ça va ?
- heu… oui, oui !
- ben dis donc, t’as l’air essoufflé, qu’est-ce qui se passe ?
- ben j’ai couru pour répondre, le portable était au salon
- ben t’étais où toi ?
- sous la douche
- ah bon ? l’eau ne devait pas être coupée pour travaux aujourd’hui ?
- oui, oui, je voulais dire que je regardais la douche, pour voir si c’était revenu. Voilà, voilà…
C’est généralement à cet instant que retentit le fameux « c’est qui mon cœur ? » prononcé à haute et intelligible voix par une tierce personne…
- mais c’est qui celle là ?
- heu… personne, je suis au troquet là, c’est une copine
- y’a la douche au troquet maintenant ?
- Quelle douche ? Ah oui, j’ai compris ! Naaaan, j’ai dis « mouche », il y avait une mouche dans ma bière, c’est pour ça que je suis essoufflé, j’ai coursé la mouche et j…
- C’est ça, prend moi pour une conne et continue à courir après les mouches avec ta pute. Adieu, je retourne chez ma mère !
- Allo, allo… et merde !
Autre exemple, ne riez pas, ça peut arriver : vous êtes au téléphone avec votre conseillère financière (promis, c’est purement fictif…et non pas fistif, nous ne sommes pas liés à ce point non plus) quand une petite envie subite et néanmoins naturelle (et pressante aussi) se fait sentir.
Plusieurs solutions sont possibles pour camoufler les bruits incongrus qui peuvent éventuellement venir troubler cette conversation…
Quelles sont-elles ? Excellente question ! Et bien je laisse Hélène Bruller vous les exposer… Ce qui marque le retour de le bonne bd sur ce génialissime blogounet, en voilà une nouvelle qu’elle est bonne, non ? Ça faisait quand même un bail…
Une planche tirée du premier album de (la ravissante) Hélène Bruller
(qui est madame Zep, papa de Titeuf, dans la vraie vie)
« Je veux le prince charmant »
paru aux éditions Albin Michel en 2004
Une bd que je conseille à tous ! On y apprend plein de petits trucs et petits secrets (et autres bassesses) sur nos compagnes… Quant à nous, messieurs, on s’en prend un peu plein la gueule, mais toujours avec humour et (parfois) tendresse…